Quel poids le candidat du Front gauche représente-t-il véritablement dans la gauche dite « radicale » ?
En faisant la moyenne des divers sondages de la semaine, Jean-Luc Mélenchon récolterait 13 % des voix au premier tour de l’élection présidendielle. En cumulant les scores de Nathalie Arthaud (LO) et de Philippe Poutou (NPA), dont la majorité des instituts de sondage jugent qu’ils n’obtiendront pas plus de 1 % des voix à eux deux, cela signifierait que la « gauche de la gauche » concentrerait près de 14 % des suffrages exprimés au soir du 22 avril.
Ce niveau n’est pas aussi surprenant que l’on pourrait le croire. En 1995, Robert Hue (PCF) et Arlette Laguiller (LO) avaient cumulés à eux deux 13,9% des voix. En 2002, Olivier Besancenot (LCR), Daniel Gluckstein (Parti des travailleurs) et Robert Hue avaient réunis 13,8 % des suffrages.
Si l’on s’appuie sur les résultats de l’élection présidentielle de 2007, les intentions de vote pour la gauche radicale pourrait paraître relativement élevé. Mais la réalité est plutôt qu’elle se situait, à l’époque, à un niveau très bas (8,9 %). L’effet « vote utile », en conséquence des résultats du 21 avril 2002 avec l’arrivé de Jean-Marie Le Pen au premier tour, a incité beaucoup d’électeurs à voter pour la candidate socialiste plutôt que pour Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet et Arlette Laguiller. D’où un score très bas au soir du 22 avril 2007.